Accident moto : et si le vrai danger venait de nos habitudes ?

26 novembre 2025 par
Ferdinand ANDRIANINANDRIANA

Pourquoi les motards malgaches continuent-ils de payer un si lourd tribut sur nos routes ? Les accidents semblent s’enchaîner, mais rien n’est inévitable. Les comportements dangereux persistent. Le Code est mal maîtrisé. Les contrôles sont irréguliers. La route devient un espace d’improvisation où chacun teste ses propres règles. Jusqu’à quand accepterons-nous cette réalité ?

 Une route plus sûre dépend d’un changement de culture, et ce changement peut commencer maintenant.

Accidents moto : des cas récents qui illustrent l’ampleur du problème

À Ambatoroka, le 6 août 2024, un motard tente un dépassement. Il chute. Un camion arrive en sens inverse. L’impact est fatal. L’Express Madagascar et Moov relatent un choc d’une violence extrême. Les enquêteurs évoquent un dépassement dangereux et une mauvaise anticipation

de la manœuvre.

À Mamory Ivato, le 30 juillet 2025, l’accident survient la nuit. Un scooter percute une voiture. Le motard décède sur place. Les témoins parlent d’une visibilité réduite, d’une vitesse élevée et d’un axe routier mal éclairé.

À Ambatomirahavavy, le 7 septembre 2025, une moto dépasse un véhicule. La manœuvre échoue. Le motard heurte un 4×4 arrivant en face. Le choc est frontal. La presse souligne une erreur fréquente : le dépassement en zone étroite, très courant sur la RN1.

 Ces faits, bien que distincts, révèlent un même schéma. Les motos se retrouvent exposées dans des situations où chaque seconde compte. Les erreurs humaines se paient immédiatement. Les routes mal éclairées, les vitesses excessives et les dépassements imprudents aggravent les conséquences.

Imprudence, fatigue, distraction : les pièges du quotidien

Les conducteurs de deux-roues adoptent souvent des trajectoires hasardeuses. Beaucoup dépassent sans visibilité. D’autres roulent trop vite en zone urbaine. Le port du casque est parfois négligé. Les scooters transportent régulièrement deux ou trois passagers. La nuit, certains circulent sans éclairage suffisant. Ces pratiques exposent les motards à des chocs souvent mortels.

Chez les conducteurs de voitures, ils respectent rarement les distances de sécurité. Beaucoup négligent les angles morts. Certains changent de file sans vérifier. Dans les embouteillages, des coups de volant brusques surprennent les deux-roues. La distraction au téléphone reste courante. Ce manque d’attention crée des collisions évitables. 

Chez les piétons, les traversées soudaines sont fréquentes. Les rues d’Antananarivo manquent de trottoirs (occupés par les marchands ambulants). Les piétons marchent sur la chaussée. La visibilité est faible le soir. Ces comportements deviennent dangereux lorsqu’un motard arrive à vive allure. 

Par ailleurs, les routes détériorées compliquent la 

conduite. Les nids-de-poule déstabilisent les motos. L’éclairage public est insuffisant sur de nombreux grands axes. La densité du trafic réduit les marges de manœuvre. À cela s’ajoute un autre problème : la majorité des motards souscrivent à une assurance uniquement pour éviter les contrôles policiers. Cette assurance, souvent minimale, ne couvre presque jamais les dégâts.

Comment chacun peut-il contribuer à sécuriser les routes pour les motards ?

Pour les motards, un casque homologué réduit fortement le risque de traumatisme crânien. Porter des gants et protections peuvent aussi limiter les blessures graves. Une vitesse modérée en ville diminue les collisions. Une moto visible, surtout la nuit, améliore surement la réaction des autres usagers. Les dépassements maîtrisés réduisent les chocs frontaux. L’anticipation des angles morts évite les contacts avec les voitures.

Pour les automobilistes, les rétroviseurs et angles morts doivent être vérifiés avant chaque manœuvre. Une vitesse réduite protège les scooters dans les zones urbaines. Un espace suffisant avec les motos évite les chutes. L’attention constante limite les erreurs en embouteillage. Une conduite calme empêche 

la mise en danger des deux-roues. Chez les piétons, une traversée s’effectue uniquement lorsque la visibilité est bonne. Des vêtements visibles réduisent les risques la nuit. Les zones dangereuses doivent être évitées autant que possible.

Du côté des institutions et

des entreprises, Les programmes de formation renforcent la maîtrise des usagers. Les campagnes de sensibilisation modifient les comportements à grande échelle. Les investissements dans les infrastructures rendent la route plus sûre. Une culture du respect mutuel réduit les conflits entre usagers.

Ferdinand ANDRIANINANDRIANA 26 novembre 2025
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